Démarche :
Si mes premiers souvenirs d’art plastique étaient enfantins, c’est en 2017 que j’ai eu mon premier choc esthétique en la matière. Devant moi, des bonbons rouges, bleus et blancs étaient joyeusement posés dans le coin d’une pièce (Untitled (USA Today) par Felix Gonzalez-Torres). J’ai vu un enfant s’approcher pour en prendre un, puis j’ai souri. Le lendemain, perdu dans mes pensées, feutre à la main, j’ai dessiné une étoile, puis un sourire. J’ai recommencé le lendemain, puis chaque jour. À la fin du mois, dessins en poche, je me suis introduit dans les toilettes de la fondation Louis Vuitton et y ai accroché mes étoiles, espérant faire sourire quelqu’un. Alors j’ai continué.
C’est en 2024, à la relecture de tous mes carnets depuis 2017 que je synthétise mes préoccupations plastiques en une forme: les mouxels. Il s’agit d’un pavage de formes courbes, désordonnées et fermées sur elles-mêmes. Les mouxels se juxtaposent pour constituer une trame libre, sans contrainte. Originellement dessiné à la main, je m’amuse à répéter, reproduire, épuiser cette architecture organique. Les mouxels sont l’essence de mon langage plastique, accumulant des gestes répétitifs, fastidieux et irréguliers. Je matérialise cette structure comme un prétexte à tout type de création plastique. Je souhaite déployer ce motif dans mes futurs fresques, scénographies et installations in situ. C’est le cheminement entre le croquis et son accouchement qui me procure le sentiment de bien-être.
Ainsi, mon ambition est de partager ma joie.